need to breath/ Thays

Messages : 31 Arrivé(e) en ville depuis : 04/03/2021

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La journée se passe lentement, j'écoute le cours de littérature moderne. Je prends des notes, oui moi je prend des notes. J'ai loupé ma deuxième année l'an passé, je n'ai pas envie de la recommencé encore, même si c'était plus ou moins légitime, entre l'overdose et l'agression, l'année à été vite oublié. J'ai été dans le coma quelques jours, j'ai eu un peu de mal à me remettre. J'ai encore quelques séquelles de l'agression, je n'a plus de béquilles, mais je dois continuer les séances de kiné et les séances chez la psy. Je crois qu'elle me déteste. Je la fais tellement chier. Je ne parle pas tellement, je lui réponds par des questions, je lui réponds des banalités pour ne pas parler, parce que je n'avais pas envie de venir, je n'avais pas envie d'aller chez un psy. Elle me donne des anti-dépresseurs, que je ne prends pas vraiment, parce que je continue de boire. Je ne veux pas mélanger les deux. Je n'ai pas envie d'avoir une autre overdose, mais je n'arrive pas à me confier, comment est-ce qu'elle pourrait comprendre ? Je me sens mal depuis ça, je me sens comme si j'étais hors de mon corps, comme si ça n'avait jamais été moi. Le pire à sans doute été que je n'ai pas pu me défendre. Ils me sont tombé dessus, ils étaient trois et j'ai eu beau me débattre, rien n'y a fait. Je me suis pris leur coups et ils m'ont poignardé. Ils m'en voulait clairement. Ca aurait pu être un autre que moi, je le sais, ce n'était pas à moi spécialement qu'ils en voulait, c'était plutôt à la communauté gay, lgbt, tout ce qui fait ce que je suis. Il y a des gens comme ça qui ne supporte pas qu'on ne soit pas comme eux. Seulement je ne peux pas changer ce que je suis, même si je le voulais et je n'ai pas envie de changer. C'est moi, je ne serais pas un autre pour eux, mais je l'ai assez mal vécu, le réveil à été douloureux. Mon père l'a su et il a eu une réaction à laquelle je m'attendais. Il ne me parle pas tellement depuis. Il m'en veut. Il aurait aimé avoir un fils hétéro, il aurait aimé aussi que je reprenne sa fichu banque et il ne cesse de me faire chier avec ça, mais au moins j'ai le soutiens de ma mère et j'ai compris pourquoi elle s'était éloigné de moi, elle buvait, elle ne voulait pas m'influencer, mais je n'ai pas eu besoin d'elle pour tomber dans l'alcool. Je ne lui ai pas dit évidement. Il y avait déjà trop de choses à encaisser. Je ne lui ai donc rien dit, je ne le dis à personne. Je ne peux pas. Pourquoi je passerais encore ? Après le prostitué l'alcoolique? Je préfère garder ça pour moi. Je ne travail plus au bar, j'ai arrêté, je ne pouvais plus alors j'ai repris les cours et j'écoute. Ca m'intéresse, je ne sais pas ce que je ferais de ce diplôme ensuite, ni si je retournerai à Londres, je ne pense pas. Ma vie est ici maintenant. Je ne veux pas retourner là-bas. Je préfère le canada, j'ai même pensé à demander la double nationalité, mais ça ne fait pas assez longtemps que je suis ici et je n'ai pas travaillé assez longtemps. Je baille un peu, ce cours ne m'emballe pas vraiment. J'ai un moment ou je m'assoupi un peu, je somnole disons, mais chaque fois que je ferme les yeux, j'ai des images qui reviennent et ça ne loupe pas cette fois ci. Je rouvre les yeux et je ne me sens pas vraiment bien. J'ai besoin de sortir, j'ai l'impression que je vais étouffer ici, que tout le monde me regarde, c'est peut-être parce que tout le monde me regarder, que le prof à du me demander quelque chose et je me sens complètement paumé. Il me demande si ça va. Je ne réponds pas, il y a encore une demi heure de cours. Je sens les battements de mon cœur qui s'accélèrent, je ne me sens pas vraiment bien. J'ai besoin d'une clope, ou d'une verre, je sais que ça m'apaiserais, mais je n'ai plus de clope et je ne peux pas boire ici et je n'ai de toute manière pas de bouteille sur moi. J'y penserais la prochaine fois. Je sors en trombe, sans expliquer ce qui se passe. Je laisse mes affaires et je sors. J'ai besoin d'air. Je marche dans le couloir vers la sortie et y arrive. L'air me fait du bien, mais je ne me sens pas beaucoup mieux. Je me laisse tomber contre le muret. Je ne sais pas comment réagir. Je ne sais pas pourquoi ça arrive régulièrement ces derniers temps, mais je déteste cette sensation. Je déteste me sentir mal comme ça.

(c) oxymort

Messages : 46 Arrivé(e) en ville depuis : 21/02/2021

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Need To Breath
@Tristan & Thaïs

La journée démarre comme toutes les autres, l'alarme qui sonne pour la troisième fois depuis l'heure demandée. Le soleil pointe le bout de son nez se frayant un chemin à travers l'infime ouverture des rideaux. Thaïs tape du poing sur le bord du matelas, elle n'est pas prête à se réveiller, pas encore. C'est une lutte contre elle-même pour ouvrir un œil et apercevoir d'une vue trouble l'heure indiquée par son portable. Mince, se dit-elle, si la jeune femme ne se précipite pas vers la douche, elle sera en retard pour le premier cours de la journée. La buée sur le miroir de la salle de bain, une serviette encore humide laissée au sol et Ty est fin prête. Le chemin vers l'université n'est pas très long, l'étudiante prend la décision de s'y rendre à pied ce matin malgré la température basse. Le froid, voilà l'une des choses pour laquelle la jeune Antillaise à du s'adapter et vite surtout quand l'hiver dure la moitié de l'année.

L'heure semble passée rapidement, une pause ne lui fera pourtant pas de mal. Thaïs se rend en compagnie d'un petit groupe vers la cafétéria, un café l'y attend déjà. Les jeunes gens discutent et traînent un peu dans les couloirs en chemin, leur rire n'est pourtant qu'à peine audible. Le petit groupe ne veut pas attirer l'attention du doyen sur eux, cela pourrait finir par des avertissements pour déranger les autres cours. Thaïs se rend en compagnie d'un petit groupe vers la cafétéria, un café l'y attend déjà. Dans le courant d'une discussion, Ty aperçoit une silhouette familière se diriger en trombe vers la sortie. Lorsqu'elle ouvre la porte, un courant d'air frais lui frappe le visage tandis que son regard cherche l'étudiant. Le voilà, Thaïs avance d'un pas rapide, dépose son sac et prend place contre le mur se laissant guider jusqu'au sol. Elle se doute de ce qui arrive à son ami, les crises d'angoisse ne sont pas inconnues pour la blonde. Elle a déjà vu Tristan en faire ainsi que son père parfois. « Racontes moi, dis moi ce que tu as pu faire de ta soirée hier ? »

gotheim | epicode

Messages : 31 Arrivé(e) en ville depuis : 04/03/2021

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Je n’arrive pas à me calmer. J’ai beau essayer de me dire que c’est dans ma tête, c’est encore pire. Je me suis laissé glisser contre le muret. Je déteste cette sensation, de perdre mes moyens, de ne pas me contrôler. C’est un bordel monstre dans ma tête. J’ai envie de hurler, mais je me retiens, je ne veux pas qu’on me prenne pour un dingue, mais c’est ce que je deviens. Je ferme les yeux avant d’entendre la voix de Thaïs, sans doute la personne que j’espérais le plus voir, la seule personne qui trouve toujours un moyen pour me rassurer, mais cette fois lorsqu’elle me demande ce que j’ai fais hier, je me braque encore plus. Hier soir j’ai cauchemardé, comme souvent depuis l’agression. Je revois les images encore dans ma tête. Je me revois tomber après qu’ils m’aient poignardés et j’ai l’impression d’avoir le souffle coupé. Je n’arrive pas à respirer correctement. Je fais non de la tête. Je ne peux pas lui dire ce que j’ai fait, parce que j’ai bu. J’ai bu avant de faire ce cauchemar, avant de revoir toute la scène, avant de me retrouver de nouveau avec Monsieur Cravate et de me faire agresser après et je suis tellement dans ma peur, dans mon délire que j’ai l’impression qu’ils sont toujours là, pas loin. Qu’ils vont s’en prendre de nouveau à moi.

« Ils sont revenus. »

J’ai parlé tout bas, je prends la tête dans les mains. Je sais que c’est débile, que ça n’a aucun sens, que ce que je dis n’est pas logique, parce qu’ils ne sont pas là. Ils pourraient, parce qu’ils n’ont pas été arrêté, mais ils ne savent pas ou je vis, ni ou je vais à la fac. Se serait vraiment malchanceux de me retrouver de nouveau face à eux. On dirait un gosse qui a peur. J’ai honte. J’ai besoin de boire, je sens que ma main tremble, signe que je suis en manque. Il faut que je fasse quelque chose et je lui demande sans vraiment la regarder dans les yeux :

« Tu n’as pas une clope ? »

J’ai besoin de fumer, maintenant, sinon je risque de vraiment être mal. J’aurais du prendre mes clopes, mais elles sont dans mon sac que j’ai laissé dans l’amphi.

(c) oxymort

Messages : 46 Arrivé(e) en ville depuis : 21/02/2021

Need To Breath
@Tristan Newman

Thaïs a toujours été proche de son père, assez pour connaître la moindre de ses angoisses. Elle se souvient de la toute première fois où cet homme fort à ses yeux a craqué pour la première fois devant sa petite fille. La jeune blonde n'avait pas encore l'âge de comprendre et voir son papa chéri pleuré sans pouvoir s'arrêter l'aura sans doute marqué à vie. L'Antillaise ne se rappelle plus vraiment pour quelle raison cette crise avait commencé, son souvenir se limite à la sensation qu'elle avait ressenti à l'époque. Son père assit au beau milieu du salon en pleurs, désorienté et ne sachant même pas pourquoi il était dans cet état sur le coup. Elle revoit sa mère s'asseoir à ses côtés et l'accompagné en lui parlant d'une voix calme et douce. Si cela a vraiment fonctionné ? Ty ne serait le dire, la jeune femme a vu sa maman le faire tellement de fois que c'est pour elle la marche à suivre.

La blonde et Tristan se connaissent depuis quelques années maintenant, elle sait ce qu'il a vécu ou du moins, pense le savoir. Ils ont moins l'occasion d'être ensemble maintenant que les deux amis ne sont plus dans les mêmes cours, mais ils essayent tous deux. Lorsque Thaïs comprend que Tristan fait une crise, elle s'installe rapidement auprès de lui, tout comme ses parents le faisaient. Ty fronce des sourcils, ils sont revenus ? Son ami aurait à nouveau été face à ses agresseurs ? Ce n'est peut-être pas le bon moment pour lui poser cette question. Juste au moment où elle allait ouvrir la bouche, il lui demande une cigarette. Hors de question qu'un tel poison entre dans son corps, d'habitude, elle aime faire la leçon à Tristan, mais ça serait tiré sur un homme à terre dans cette situation. Un coup d'œil aux alentours lui indique qu'une petite bande traîne un peu plus loin. La blonde se lève et se dirige vers ces jeunes à la recherche du saint Graal pour son ami. Près de deux minutes plus tard, elle revient vers lui et prend à nouveau place à ses côtés avant de lui tendre un paquet à moitié vide. « J'espère que tu as du feu, je ne pense pas qu'ils seront d'accord d'être arnaqué une seconde fois. » Un sourire sur les lèvres, elle espère apaiser un peu le jeune homme avec cette offrande empoisonnée. Ty pose ensuite une main sur le genou de son ami, un geste qui se veut rassurant. « Suis moi. » Ne laissant pas vraiment le choix au jeune homme, elle l'emmène à quelques mètres dans une petite parcelle de prairie. « Allonge toi. » Thaïs lui montre l'exemple en s'allongeant dans l'herbe avant de contempler les nuages au-dessus d'eux. « Regarde celui-là, on dirait notre professeur de première année, tu sais lorsqu'il a voulu rattraper ce bout de papier, mais qu'il a fini par en perdre son postiche. »

gotheim | epicode

Messages : 31 Arrivé(e) en ville depuis : 04/03/2021

J’ai l’impression que je vais étouffer, que mon cœur se serre et que tout est un peu flou autour de moi. Je me sens fébrile, en manque et j’imagine qu’elle va comprendre ça. Je n’ai pas encore bu assez, je n’ai d’ailleurs pas bu depuis hier soir et j’ai besoin d’en avoir. Je suis en manque, mais j’ai du mal à me l’avouer. J’ai du mal à admettre que je suis alcoolique et que ça devient un problème. Je ne veux pas l’avouer. J’essaie de penser à autre chose. J’essaie de ne pas penser à hier, de ne pas penser à il y a un an mais c’est difficile. J’ai les images qui reviennent, les images qui sont là et qui ne cessent jamais. J’ai beau essayer de penser à autre chose, hier j’ai refait un cauchemar et j’ai eu l’impression qu’ils étaient là, qu’ils pourraient revenir. Elle revient et me tends un paquet de cigarette, il en reste une, je la prends et me redresse un peu, la main légèrement tremblante. Je sors mon briquet de ma poche et l’allume. Elle me dit de la suivre, de m’allonger dans l’herbe comme elle le fait. La cigarette me fait du bien. Elle me dit de me contempler les nuages, que celui qu’elle m’indique ressemble au postiche de notre professeur. Je fronce les yeux et regarde un peu mieux. Je vois ce qu’elle veut dire et j’acquiesce et dit :

« Ouai, monsieur postiche. Je me souviens.»

Je donne des surnoms un peu à tout le monde, il en a fait partie. Je vois ce qu’elle essaie de faire, elle essaie de me faire penser à autre chose et j’admets que ça me calme un peu, ma respiration reprends presque un rythme normal, mais je repense à hier aux surnoms, au fait que j’appelais ce type Monsieur cravate, parce qu’il avait toujours un costume cravate et qu’il venait me voir, juste moi un de mes collègues. Je ferme les yeux et les images sont là, incessantes, violentes et douloureuses. Si bien que j’ai le cœur qui lève et c’est peut-être les reste de ce que j’ai bu hier. Je me redresse un peu, je lâche ma cigarette. Je mets une main devant ma bouche, mais je sens que ça doit sortir je me lève et je fais un pas ou deux avant de vomir, je ne voulais pas faire ça devant elle, mais ce n’est pas comme si elle n’avait pas l’habitude, enfin plus autant qu’avant. Je lui avais dis que j’avais arrêté de boire. Je le fais un peu croire à tout le monde. Je fais croire à tout le monde que je vais bien. Je m’essuis la bouche d’un revers de la main, ça met parfois du temps avant de sortir, je me sentais mieux ce matin pourtant. Je pensais que c’état passé. Je commence à comprendre que mes crises d’angoisses sont peut-être liées au fait que je bois. Je m’assois de nouveau à côté d’elle et je sais déjà à peu près ce qu’elle va dire alors je reste là sans dire un mot à attendre qu’elle parle.

Messages : 46 Arrivé(e) en ville depuis : 21/02/2021

Need To Breath
@Tristan Newman

Contempler le ciel bleu, passer son temps a donner un nom à ces drôles de nuages qui ne ressemble à rien finalement. Thaïs essaye, peut-être que parler d'autre chose aidera son ami a se sentir mieux. L'espace d'un instant, évoquer les souvenirs semble fonctionner. La blonde sourit en se disant que pour une fois, elle a réussi au moins avec quelqu'un. Le silence revient rapidement, Ty fini de se réjouir en comprenant que ça ne serait pas aussi facile finalement. Pendant que la blonde cherche une autre idée pour tenter d'apaiser Tristan, ce dernier se redresse une main sur la bouche. Ne comprenant pas vraiment, elle le regarde se lever et s'éloigner un peu avant de remettre dans la nature le contenu de son estomac. Une question vient se nicher dans l'esprit de Thaïs, un effet de sa crise ? Elle se lève à son tour s'approchant un peu avant que l'odeur ne la fasse reculer. C'est que ça ne sent jamais la rose ce truc ! Oh non certainement pas la rose, mais bien l'alcool, ça tape au nez. « Ce n'est pas ce que je crois ? » Ty s'approche légèrement de son ami, assez pour qu'il puisse voir son mécontentement, mais pas trop prêt à cause du doux parfum de son estomac. Elle pourrait bien elle aussi rendre ce qu'elle a pu déjeuner ce matin.

Thaïs sort un paquet de mouchoirs de son sac pour en tendre un au jeune homme. Elle se positionne droite en croisant les bras sur sa poitrine pour montrer son désaccord. « Putain Tristan, tu continues à foutre ta vie en l'air après tout ce que tu as traversé ? » Son ton se veut moins sévère et plus inquiet sur la fin de sa phrase. La jeune femme a vu son ami traverser une sale épreuve après son agression mais encore pire face à l'alcool. « Merde ! T'avais promis d'arrêter ! » Oh Thaïs ne sait pas combien il est difficile d'arrêter une addiction, voilà sans doute pourquoi on entend une facilité pour elle dans sa voix. « Tiens bois ! » Dit-elle en ce qui sonne comme un ordre en sortant une bouteille d'eau. Ty s'éloigne un peu pour reprendre place assise dans l'herbe en regardant son meilleur ami avant de tapoter le sol vert à ses côtés pour l'inviter à faire de même. La blonde sait que s'énerver ne sert jamais à rien, c'est pourtant plus fort qu'elle. La jeune Antillaise tient au jeune homme et son caractère ne rime pas avec douceur quand il s'agit de la santé de ceux qu'elle aime. Ty peut être très tenace quand elle veut une réponse, il est certain qu'elle ne lâchera pas Tristan tant qu'elle ne saura pas ce qui le met dans cet état. La blonde a évidemment son idée sur la question mais peut-être que de se confier de lui-même lui fera du bien pour cette fois du moins.

gotheim | epicode

Messages : 31 Arrivé(e) en ville depuis : 04/03/2021

Je me suis levé d’un bon, mon cœur se soulève, je sais que je vais vomir et qu’elle va comprendre facilement que j’ai menti, que depuis tout ce temps je ne fais que mentir parce que je n’arrive pas à arrêter. J’ai du mal à dire quoi que se soit pour l’instant et je sors mes tripes. Je me sens un peu mieux quand je reviens vers elle, mais je sais qu’elle va m’en vouloir et je vois sa tête. J’essaie de prendre un air détaché, peu sérieux, de prendre ça comme si ce n’était rien, mais je sais que ce n’est pas rien. Je lève les yeux au ciel et je lui réponds :

« Quoi ? »

Je fais l’innocent évidement que c’est ce qu’elle croit. Je bois toujours, parce que je n’arrive pas à oublier tout ça, je n’arrive pas à m’enlever de la tête cette fichue agression et ça m’aide à oublier à ne penser à rien, même si ce n’est pas la solution, évidement ma main tremble, évidement que je ne mesure pas toute l’importance de la chose et que je refuse d’admettre que je suis sans doute alcoolique. J’ai plongé dedans, je me noie presque. Je me retourne et je lui lance après ses mots qui me font comme un poignard, après tout ce que j’ai traversé. Je la regarde et lui dit d’un air sombre :

« C’est justement à cause de tout ça que je n’arrive pas à arrêter. »

Elle ne peut pas comprendre. Personne ne peut. Elle ne peut pas comprendre qu’à chaque fois que je ferme les yeux je vois mes agresseurs, que quand je bois j’oublie tout ça, même si je suis dans un état lamentable après, ça me rend plus « normal » bien que l’alcool me fasse faire parfois des choses terribles et rends mes crises d’angoisses plus forte. Je n’arrive pas à m’en sortir. Elle ne peut pas comprendre. Je lui dis alors qu’elle me tend une bouteille d’eau et des mouchoirs. Je lui dis :

« C’est la seule chose qui me fait oublier tout ça … Je n’arrive pas à faire autrement. Je sais que j’avais promis mais … »

Je n’y arrive pas. Je ne peux pas m’arrêter.

« C’est le seul truc qui me fait du bien. Je les vois tout le temps … je les vois sans arrêt ça me prend la tête, quand je bois je ne les vois plus. »

C’est bien rare que je me confie sur ce point, mais elle est mon amie depuis longtemps. Elle est là depuis toujours et je sais qu’elle veut m’aider, mais j’ai toujours eu du mal à me confier.

Messages : 46 Arrivé(e) en ville depuis : 21/02/2021

Need To Breath
@Tristan Newman

Thaïs veut savoir, peut-être trop d'un coup, sans doute bien trop vite. La blonde veut « réparer » son meilleur ami, comme si cela était possible d'un simple coup de baguette magique. Bien sûr qu'elle ne comprend pas, qu'elle ne sait pas comment s'en sortir quand sa seule addiction est ses études. Tout semble facile de son point de vue, il suffit de s'écarter et ça passera... Ah si, la vie était aussi simple ! Ty a bien envie de lui taper sur le bras, le voir tenter de prendre ça à la légère. Elle sait qu'il ne s'agit là que d'une image, l'Antillaise reste sans bouger, sans un mot regardant son ami. Elle vient à regretter un instant d'avoir insisté, de voir combien souffre Tristan. « Alors fais-toi aider. Il doit y avoir quelqu'un qui puisse t'aider à traverser ce combat. » Un combat, voilà bien ce que c'est. Encore une fois, les paroles de la jeune femme dépassent ses connaissances en la matière. Remporter une guerre contre une addiction prend des années ma chère Thaïs !

Ouvrir la bouche, rien n'en sort. Ty ne sait pas vraiment quoi dire à son meilleur ami pour l'apaiser, elle se promet de faire des recherches pour être meilleure par la suite. Pour l'instant, sois juste une oreille attentive, Thaïs... La blonde s'approche de Tristan prenant sa main dans la sienne, déposant sa tête sur l'épaule de ce dernier. Sa colère est tombée, comment peut-elle le rester de toute façon. Son ami souffre et l'accabler ne changera rien. À ces mots, un frisson parcourt le dos de Thaïs. Serait-elle enfin capable d'imaginer ce par quoi passe son meilleur ami ? Nullement que non, Ty ne peut que supposer n'ayant jamais rien vécu de tel. Doucement, elle lève la tête de l'épaule amicale laissant apparaître un léger sourire compatissant. « Tu peux en parler avec un spécialiste ? En attendant, dis-moi, parle moi. Tristan, je veux t'accompagner, mais il faudra que tu me parles, on va avancer ensemble si tu le souhaites. » Thaïs repose sa tête sur l'épaule de son ami. « On est que nous deux, lâche toi si ça peut te faire du bien. »

gotheim | epicode

Messages : 31 Arrivé(e) en ville depuis : 04/03/2021

Je ferme les yeux lorsqu’elle me parle de faire aider. Je la regarde et lui lance un regard noir. Elle sait que je ne veux pas entendre parler de ça. Elle sait que je ne veux pas entendre parler de ça, d’aller voir un psy. Je suis déjà un peu énervé et pas dans mon état normal et je fini par lui dire :

« Non ! Non je n’irais pas voir quelqu’un. Personne ne peut comprendre, surtout pas ces soi-disant psys ! Tu veux qu’ils me disent quoi ? Que je suis dingue ? Je le sais déjà ! »

J’ai haussé le ton et je m’en veux déjà d’avoir crié sur Thaïs alors qu’elle fait ce qu’elle peut pour me supporter et m’aider, mais je ne peux pas. Je ne peux pas aller voir un psy, ça voudrait admettre que j’ai un problème et que je suis bien dingue comme je le pense. Je ne veux pas qu’on me dise que je dois aller voir un psychologue, que je dois suivre un traitement ou quoi que se soit d’autre. Je m’y refuse.

Je me passe une main dans mes cheveux. J’essaie de reprendre mon calme, mais je n’y arrive pas vraiment. Je m’en veux de m’être énerver et je m’excuse tout de suite

« Je … Je suis désolé je … »

Elle avait sa main dans la mienne et je l’avais repoussé. Je m’en veux d’être un aussi mauvais meilleur ami, je ne sais d’ailleurs pas si je suis son meilleur ami, mais en tout cas elle est la meilleure pour moi. Elle me connaît depuis longtemps. Elle sait ce que j’ai traversé. Elle sait que c’était compliqué et que ça l’est toujours. Elle me dit que je peux lui parler, mais je ne sais pas si je suis prêt à ça. Je ne sais pas ce que je suis sensé lui dire.

« Tu veux que je dise quoi ? Je les vois tout le temps, chaque fois que je sors, chaque fois que je ferme les yeux. J’ai l’impression qu’ils vont surgir de nulle part et de nouveau me taper dessus comme ils l’ont fait. Je ne peux plus faire un geste sans avoir cette foutue peur que ça recommence. En parler ça ne va pas m’aider … »

C’est même pire, quand j’en parle je me sens mal, mais qu’est-ce que je peux faire d’autre ? Je n’ai pas de solutions, je n’ai pas d’idées et je sais qu’elle fait ce qu’elle peut pour m’aider. Je ne suis simplement pas à la hauteur, boire m’aider à supporter tout ça.